Tout savoir sur UrgoTouch® : innovation, fonctionnement, indications et perspectives
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Les nouvelles tendances en médecine esthétique : innovations, techniques et perspectives
3 novembre 2025
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Tout savoir sur UrgoTouch® : innovation, fonctionnement, indications et perspectives

URGO-Touch

Lorsque l’on subit une intervention chirurgicale qu’il s’agisse d’une chirurgie esthétique, reconstructrice ou générale la qualité de la cicatrice représente un enjeu important. Une cicatrice visible, épaisse ou rouge peut affecter l’estime de soi, la qualité de vie et le résultat esthétique général. C’est dans ce contexte que la technologie UrgoTouch® a vu le jour : un dispositif laser portable, appliqué en fin d’intervention chirurgicale, dont l’objectif est d’optimiser la cicatrisation, de réduire le volume cicatriciel et d’améliorer l’apparence de la cicatrice.

Développé par le groupe Laboratoires Urgo (groupe Urgo) dans ses filiales médicales, UrgoTouch® promet une réduction du volume de la cicatrice jusqu’à 53 % selon certaines études.

1. Qu’est-ce qu’UrgoTouch® ?

Définition

UrgoTouch® est un dispositif médical laser (technologie dite LASH — Laser Assisted Skin Healing) qui s’applique immédiatement après la fermeture cutanée d’une incision chirurgicale, pour moduler le processus de cicatrisation. Selon les sources officielles, l’appareil réduit le volume cicatriciel jusqu’à -53 % en une seule séance. La particularité : la séance se déroule au bloc opératoire, juste après la suture, et ne nécessite pas habituellement de répétition.

Origine et constructeur

Le dispositif est développé par Laboratoires Urgo, une entreprise française spécialisée dans les dispositifs de soin des plaies, des cicatrices et des technologies associées.
Il bénéficie du marquage CE et est utilisé en Europe, en particulier en France et en Espagne, avec plus de 30 000 patients traités et plus de 300 chirurgiens équipés.

Principe technique

Le principe repose sur l’application d’un laser infrarouge (longueur d’onde 1210 nm) sur l’incision suturée, pour induire une chaleur contrôlée (~50 °C) sur la zone cutanée. Cette chaleur active la protéine HSP70 (protéine de choc thermique) et module la réponse inflammatoire et fibroblastique, favorisant une cicatrisation plus harmonieuse.
En effet, un excès de collagène de type I (épais et rigide) par rapport au collagène de type III (plus fin et souple) conduit à une cicatrice plus fibreuse. UrgoTouch® vise à rééquilibrer ce processus.

2. Pourquoi et quand l’utiliser ?

Pourquoi ?

L’objectif principal d’UrgoTouch® est la prévention d’une cicatrice inesthétique : volume réduit, meilleure souplesse, meilleure couleur, et donc meilleure esthétique finale.
Elle est particulièrement pertinente dans les contextes où la qualité de la cicatrice est cruciale : chirurgie esthétique, plastie mammaire, abdominoplastie, liftings, incisions visibles, ou encore patients à risque (phototype foncé, antécédent de mauvaise cicatrisation).

Quand l’utiliser ?

Le traitement est appliqué immédiatement après la suture de l’incision, avant la mise en place du pansement final.
Il ne s’agit pas d’un laser correcteur appliqué sur une cicatrice ancienne, mais bien d’un acte préventif dans le processus de cicatrisation initiale. Les indications incluent :

  • Chirurgie plastique et esthétique (augmentation mammaire, réduction mammaire, abdominoplastie, liftings, rhinoplastie, etc.).
  • Chirurgie générale ou reconstructrice où la qualité de la cicatrice compte.
  • Patients ayant un risque accru de cicatrisation hypertrophique ou visible (phototype élevé, zones tensionnées, antécédent de cicatrice problématique).

Indications et contre-indications

Indications principales peuvent être retenues : incision suturée, zone visible esthétiquement, volonté d’optimisation cicatricielle.
Contre-indications ou précautions : cicatrice ancienne (le dispositif n’a pas pour vocation principale le traitement tardif), infection de la plaie, pathologie cutanée locale non contrôlée, prise récente d’isotrétinoïne, situation de grossesse (par précaution), ou patient à risque de chéloïdes sévères où un protocole spécifique est requis.

3. Fonctionnement technique et mode d’action

Les phases de la cicatrisation

La cicatrisation normale se déroule en quatre phases : hémostase, inflammation, prolifération (granulation) et remodelage.

Durant ces phases, la synthèse de collagène (type III puis type I) déterminera la qualité finale de la cicatrice.

Action d’UrgoTouch®

Le laser UrgoTouch® délivre une énergie à 1210 nm qui chauffe doucement le derme suturé. L’élévation de température (~50 °C) déclenche :

  • La production de HSP70, qui module l’inflammation.
  • Une contraction thermique des fibres de collagène, contribuant à réduire la tension sur la cicatrice.
  • Une modulation des fibroblastes pour limiter la production excessive de collagène de type I et favoriser un alignement des fibres plus régulier (type III).
  • Une action préventive, car appliquée avant que le remodelage tissulaire ne soit trop avancé.

Bénéfices biologiques et cliniques

Cela se traduit, cliniquement :

  • Par une réduction du volume de la cicatrice jusqu’à -53 % selon une étude contrôlée. Par une meilleure souplesse, une meilleure couleur et un meilleur aspect général de la cicatrice.
  • Par un geste unique (souvent) lors de l’intervention, ce qui simplifie l’acte pour le patient.

4. Résultats cliniques et retours d’expérience

Études cliniques

L’étude dite SLASH a comparé, chez des patientes de réduction mammaire, une cicatrice traitée avec UrgoTouch® vs cicatrice témoin non traitée. Évaluation à 14 jours, 6 semaines, 3 mois, 6 mois et 1 an.
Résultats : jusqu’à 53 % de réduction de volume, deux fois plus de patientes préférant la cicatrice traitée, 100 % des cicatrices traitées jugées meilleures par les investigateurs. D’autres études sur des exérèses dermatologiques ou des césariennes confirment une amélioration du score VSS (Vancouver Scar Scale) et de la satisfaction patiente.

Retours des praticiens

Les chirurgiens plasticiens recrutent UrgoTouch® notamment dans les cas où la qualité de la cicatrice est un facteur de satisfaction majeur. Ils saluent l’intégration facile à la salle d’opération, le geste simple, et la forte satisfaction des patients.

Témoignages patients

Les patients rapportent :

  • Une cicatrice moins visible, plus fine, plus souple.
  • Moins de rougeur persistante, moins de tension ou de gêne cutanée.
  • Une satisfaction accrue au suivi à 1 an.

Limites et aspects à nuancer

Il convient de garder à l’esprit :

  • Les effets sont variables selon le patient, la zone, la qualité de l’intervention chirurgicale, et le suivi postopératoire.
  • L’efficacité maximale est observée dans un cadre parfaitement contrôlé et approuvé.
  • Le suivi long-terme (au-delà de 12-18 mois) reste limité dans certaines études.
  • Le coût additionnel peut être un frein.

5. Avantages et inconvénients

Avantages

  • Geste unique, en bloc opératoire, sans rallongement significatif du temps opératoire.
  • Technologie préventive dès l’intervention, évitant des traitements correctifs plus tardifs.
  • Compatible avec tous les phototypes I à VI (peaux claires à foncées) selon le fabricant.
  • Très utile dans les zones esthétiques ou à haute tension cicatricielle.
  • Amélioration de la satisfaction patient-chirurgien.

Inconvénients ou limites

  • Ne remplace pas une technique chirurgicale soignée : la qualité de l’incision, suture, tension, et suivi postopératoire restent essentiels.
  • Non destinée à corriger des cicatrices anciennes bien établies.
  • Coût additionnel non systématiquement pris en charge par l’assurance maladie.
  • Peut nécessiter des précautions particulières selon phototype ou pathologie cutanée.
  • Données encore limitées pour certaines indications comme les chéloïdes sévères ou les zones très mobiles à long terme.

6. Aspects pratiques et logistiques

Organisation en bloc opératoire

Le dispositif est conçu pour être intégré dans le flux opératoire : après la fermeture de l’incision, l’appareil est appliqué. La durée est courte (quelques minutes). Le chirurgien ou son assistant l’utilise.
Il faut prévoir : embout stérile, dispositif prêt, équipe informée, protocole validé.

Suivi postopératoire

Bien que la séance laser soit unique, le suivi classique de la cicatrice reste indispensable : changements de pansement, soins locaux, protection solaire, massages, application de gel silicone.
La protection solaire est primordiale surtout dans les 6-12 mois postopératoires pour éviter l’hyperpigmentation.

Coût et prise en charge

En France, par exemple, le coût est à partir d’environ 200 € (dans certaines cliniques) mais cela dépend de la longueur de l’incision et de la zone traitée.
Le traitement n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie dans la majorité des cas, car considéré comme acte esthétique de prévention. Quelques mutuelles peuvent le couvrir partiellement en chirurgie reconstructrice.

Choix du bon praticien

Il est recommandé de :

  • Choisir un chirurgien ou dermatologue formé à la technologie ;
  • Vérifier que le centre possède l’appareil UrgoTouch® et que la séance est incluse dans l’intervention ;
  • Demander des photos de résultats, des témoignages ;
  • Vérifier le suivi du protocole (soins après laser, conseils cicatrisation).

7. Qui est concerné ? Profil patient et indications idéales

Profil idéal

  • Patient ayant une incision chirurgicale visible (plastie, abdominoplastie, mammaire, lifting…).
  • Patient soucieux de la qualité de sa cicatrice.
  • Zone à forte tension ou visibilité élevée.
  • Phototype aussi bien clair que foncé (la technologie étant annoncée pour I à VI).
  • Bon pronostic cicatriciel global (absence d’infection, bonne nutrition, pas de tabac, pathologies contrôlées).

À utiliser avec prudence ou alternatives

  • Patients à très haut risque de chéloïde : UrgoTouch® peut être proposé mais devra être combiné à d’autres protocoles (silicone, pressothérapie, injections de corticoïdes).
  • Zones non suturées ou plaies ouvertes : non adaptées.
  • Cicatrices anciennes bien formées : le laser correcteur tardif est une autre option.
  • Patients ayant des pathologies cutanées actives, ou sous traitement photosensibilisant : évaluation nécessaire.

8. Limites et précautions à connaître

Limites

  • Le laser ne « supprime » pas la cicatrice ; il réduit le volume et améliore l’aspect, mais il reste une cicatrice.
  • L’efficacité dépend aussi de la technique chirurgicale, de la tension cicatricielle, du suivi.
  • Les études longues-terme sont encore limitées dans certaines indications.
  • Le coût peut rendre l’option non accessible pour tous.

Précautions

  • Le patient doit être informé clairement des résultats attendus, des limites, du budget.
  • Respect strict des soins postopératoires (soins locaux, pansement, protection solaire, éviter tabac).
  • Le phototype élevé (peau foncée) justifie une attention particulière pour éviter hyperpigmentation.
  • Suivi à long terme recommandé, contrôle de la cicatrice régulièrement.

9. Comparaison avec d’autres techniques de cicatrisation

Autres méthodes

  • Silicone (gels ou pansements) : standard pour la prévention des cicatrices hypertrophiques.
  • Pressothérapie ou pansements compressifs : utile dans les brûlures ou zones étendues.
  • Photobiomodulation (LED) : stimulation cellulaire douce.
  • Lasers correcteurs (CO₂ fractionné, Erbium…) : pour cicatrices anciennes ou plus épaisses.
  • Injections de corticoïdes intralésionnels : pour hypertrophie ou chéloïde.

Place d’UrgoTouch®

UrgoTouch® s’intègre dans la prévention primaire, immédiatement après la suture. Il se distingue des lasers correcteurs appliqués en phase tardive.
Il peut être combiné à d’autres méthodes de suivi (gel silicone, massages, protection solaire) pour un protocole global.
Ainsi, il ne remplace pas mais complète les autres techniques.

10. Perspectives, innovations et avenir

Innovations en cours

  • Optimisation des capteurs de température et de retour en temps réel.
  • Adaptation via IA pour ajuster le paramètre laser selon le phototype ou la zone.
  • Combinaisons thérapeutiques : UrgoTouch® + agents topiques anti-fibrotiques, biothérapies modulant le collagène.
  • Études à plus large échelle et à plus longue durée pour les résultats à long terme.

Tendances futures

  • La prévention cicatricielle va devenir un critère standard dans la chirurgie esthétique et reconstructrice.
  • Une demande accrue des patients pour des résultats invisibles, associée à des technologies peu invasives.
  • Une standardisation des protocoles intégrant des gestes laser dès l’intervention.
  • Un positionnement économique plus large lorsque les coûts diminueront et seront plus accessibles.

UrgoTouch® représente une avancée notable dans le domaine de la cicatrisation postopératoire. En combinant une technologie laser innovante, un geste opératoire unique et une approche préventive, il permet d’optimiser la qualité des cicatrices et d’améliorer la satisfaction des patients. Bien sûr, il ne remplace pas une technique chirurgicale rigoureuse ni un bon suivi postopératoire, mais s’impose comme un outil précieux pour tous les praticiens soucieux du résultat esthétique.

Pour le patient, il convient de bien s’informer, de choisir un praticien formé, de prendre en compte le coût et de s’engager dans le suivi postopératoire. Car au final, la qualité d’une cicatrice dépend de nombreux facteurs : l’intervention, le dispositif comme UrgoTouch®, mais aussi le soin continu.

En résumé : oui — UrgoTouch® peut faire une vraie différence dans la qualité d’une cicatrice, mais dans un cadre adapté, bien informé et réaliste.